lundi 4 juin 2018

Emma à la découverte du monde de Joya / Nadine Bach-Jockers


Il y a peu, je vois passer sur le groupe Facebook où je suis, à savoir, "Auteurs cherchent avis, chronique ou Beta-lectures" un post de Nadine Bach-Jockers qui demandait une chronique pour un roman interactif jeunesse. Etant maman d'une petite Solène de presque 5 ans (au mois d'août) et comme la littérature a une place aussi importante dans la vie de ma fille que dans la mienne, j'ai sauté sur l'occasion et ai posé ma candidature...

Comme pour les autres auteurs, avant de nous intéresser à l'album, nous allons aller faire un petit tour dans la biographie et la bibliographie de l'auteure:

Nadine Bach-Jockers est française, née en 1977, elle est thérapeute de formation; sur son site Internet, elle se définit par les titres suivants : Réflexologue (est une pratique qui utilise le massage comme thérapeutique sur les maux du corps), Iridologue (l'irigologie est une méthode qui permettrait de diagnostiquer des troubles fonctionnels à partir de l'examen de l'iris), Phyto-thérapeute certifiée spécialisée en relaxation et massages Ayurvédiques.
L'auteure est aussi formatrice en massages relaxants et cuisine végétarienne.
Elle est fan de littérature fantastique ainsi que de son pendant cinématographique, mais elle est aussi très romantique et aime les histoires d'amour passionnels comme savent les conter les éditions Harlequin.

Bibliographie:

     Romans adultes:
"Dans ma peau, la face cachée". Paru en auto-édition en 2018.
"(Mon défouloir)". Paru en auto-édition en 2018.

     Roman jeunesse:
"Emma à la découverte des mondes de Joya". Paru en auto-édition une première fois en 2014, réédité, toujours en auto-édition en 2018.

     Livres pratiques:
          * Série "Devenir auteur":
"Devenir auteur, tome 1 : De l'écriture à la mise en page". Paru en auto-édition en 2018.
"Devenir auteur, tome 2 : De la conversion à la vente sur Marketplaces, librairies." Paru en auto-édition en 2018.
"Devenir auteur, tome 3 : Faire connaître son livre" - A paraître fin 2018.

          * Série "Zen":
"Initiation au massage relaxant aux pierres chaudes". Paru en auto-édition en 2018.
"Sushis végétariens, végans et accompagnements". Paru en auto-édition en 2018.
"Voyons la vie en rose". Paru en auto-édition en 2017.

Venons-en à notre avis! Car oui, comme je vous l'ai dit en début d'article, je n'étais pas seule pour cette chronique; cette fois, j'ai eu l'aide de ma petite Solène d'amour!
Solène partage mon amour des livres, chaque soir, je lui raconte une voire deux histoires avant qu'elle s'endorme. Cela l'apaise avant la nuit et lui donne souvent une base pour "des beaux rêves maman!"
Nous avons lu toutes les deux l'album en version numérique sur sa tablette, puis, dans un second temps, j'ai laissé ma fille regarder les images seule pour qu'elle puisse me dire ensuite si elle les aimait ou pas trop. Ensuite, on a discuté du thème de l'album et de comment la "dame qui l'avait écrit" avait amené le sujet. Enfin, j'ai relu seule une dernière fois l'album avant d'écrire cette chronique; voici donc le résultat de cette analyse en duo:

En première lecture, nous regardons d'abord la couverture. Solène aime l'arbre sur la gauche, elle aime aussi le petit gnome représenté dessus, il la fait rire et elle le trouve joli. Par contre, la petite fille, Emma, ne lui plaît pas : "Elle n'a pas l'air gentille maman!", "J'aime bien ses cheveux mais la couleur de ses vêtements ça fait triste!".
Solène trouve que le titre prend trop de place et qu'il manque de l'herbe sur la couverture. Par contre, elle accroche tout de suite à l'illustration dans l'album, elle pense que ce n'est pas la même petite fille et ne veut pas me croire quand je lui dit que c'est Emma aussi, cela est dû aux expressions du visages qui sont totalement différentes et qui donnent un air joyeux à la petite fille, Solène dira même en parlant de cette illustration : "C'est la soeur de la fille de la couverture maman!". Elle aime aussi le petit animal près d'Emma mais elle n'aime pas vraiment la "tache" verte sous Emma, ce qui figure l'herbe!
Au commencement de l'histoire, Solène pense revoir la Emma "méchante", ce qui est dû, encore une fois à l'expression du visage du personnage, Solène ne l'aime pas beaucoup, elle préfère quand elle sourit et quand ses yeux sont "doux".
Je commence à lui lire le conte et tout se passe bien au début, Solène se figure un beau pays avec des êtres surnaturels et merveilleux.
Très vite, elle me pose des questions : "Qu'est-ce que sont les traditions?", "Pourquoi le livre parle de ça?". Il faut que vous sachiez que notre fille est curieuse, comme beaucoup d'enfants, et qu'on tente toujours, comme beaucoup de parents, de répondre au mieux à ses questions. Elle connait l'état écologique de notre planète, a déjà un bon esprit scientifique et nous parlons de tout un tas de choses comme l'astronomie, l'écologie, la biologie, la protection des espèces animales et végétales, etc.
Elle comprend donc quand l'auteure parle d'harmonie avec la nature et de respect des espèces. Quand je lui parle d'Elana, petite fée de la nature, elle s'identifie donc de suite à elle car elle fait très attention, à sa dimension de petite fille bien entendu, à l'écologie, elle trie les déchets, fait de plus en plus attention à ne pas laisser couler l'eau trop longtemps, ne laisse pas allumé partout tout le temps, et toutes ces petites choses qui aident à préserver notre fragile équilibre. J'ai donc eu l'idée, comme ma fille s'identifiait à la fée, de ne plus appeler cette dernière Elana, mais Solène, cela lui a plu.
Nous arrivons au passage suivant : "Joya était un monde où il était agréable de vivre, ses habitants ne connaissaient pas la peur, la crainte ou la jalousie, tout était en harmonie...". Ma fille est restée sans voix, puis m'a dit "Ca n'existe pas ça maman!" Et je comprends qu'elle ait été décontenancée, car une telle société est utopique; notre fille est aussi au courant des travers de notre société, avec les différents actes de terrorisme qui ont eut lieu depuis sa naissance et le fait que son papa et moi nous nous tenions au fait de l'actualité, il était improbable qu'elle n'en ait pas entendu parler et comme elle se fait tout expliquer, il a fallut choisir les bons mots afin de lui dire qu'elle ne vivait pas dans un monde facile, d'où le fait qu'elle se soit interrogée sur un monde aussi pacifique! Je lui rappelle donc que c'est une histoire, que c'est inventé, que l'histoire sert à l'auteure pour expliquer quelque chose et que ce quelque chose, c'est entre autre le yoga mais aussi l'entraide et le dialogue. Nous retournons donc à l'histoire.
Solène voit alors l'image avec la fée Elana et Emma. Elle n'aime pas la manière dont les personnages sont représentés mais elle aime bien le petit animal plein de couleurs. Par contre, l'autre image de la fée lui plaît.
Quand Emma explique comment est son monde, ma fille me dit que ça ressemble fort à notre Terre et je lui dit que c'est certainement ce que l'auteure voulait figurer.
Par rapport au yoga, Solène ne pose pas de questions, elle connaît déjà, ne serait-ce que parce que je lui en ai déjà parlé mais aussi car son professeur de psychomotricité à l'école en fait avec les élèves. Nous pratiquons aussi les exercices de respiration quand elle a besoin de se calmer d'une émotion trop forte.
Quand arrive la "méchante" de l'histoire, Solène a eu cette réflexion : "pourquoi il faut toujours un méchant?" Et je me le suis demandée, il y aurait bien pu y avoir des aventures dans cet album sans qu'il y ait absolument un méchant, mais bon, c'est le choix de l'auteure et je l'explique à Solène qui comprend.
Ensuite, à part Herlix, qui lui a plu car : "on voit tout de suite maman que c'est pas un vrai méchant!", l'histoire ne l'a plus beaucoup intéressé car il y avait trop de "faut faire ça", " faut pas faire ça", c'est trop comme à l'école elle m'a dit ou quand vous me dites ce qu'il faut ou pas faire, elle n'aime pas vraiment quand un livre veut lui donner des leçons, elle préfère les livres qui aident à comprendre ou qui font rigoler et penser à des choses amusantes. Solène est sérieuse mais elle a besoin d'amusement et la rencontre n'a pas eu lieu entre elle et le livre malheureusement.
Pour les images, dans l'ensemble peu ont retenu l'attention de ma fille. Elle m'a expliqué que les expressions des visages ne correspondaient pas toujours à ce que le texte disait et que ce qu'elle avait préféré, c'étaient les petits animaux et la fée. Nous avons su seulement en fin d'album pourquoi les images nous paraissaient vide, simplement parce que la version papier est coloriable, mais, comme me l'a souligné Solène, quand c'est sur la tablette, ce n'est pas pratique de mettre en couleur, et elle a raison.

Ensuite, me voici seule avec l'album, que je reprends depuis le début bien entendu. La couverture paraît bien vide (mais maintenant on sait pourquoi), c'est déroutant et assez peu engageant, mais comme il ne faut jamais juger un livre sur sa couverture... Si les dessins auraient pu être étoffés et plus fournis, je regrettes surtout le manque de peps dans le choix des couleurs, c'est assez triste, surtout pour des enfants, ça les attire!
L'introduction est classique des contes. Dès le départ, il y a des redites, quand l'auteure parle d'une part du peuple de Joya qui apprend dès son plus jeune âge à ses habitants qu'il faut respecter les autres et la planète, elle répète la même chose à propos de la fée Elana, mais comme cette fée fait partie du peuple de Joya, même dans la tête d'un enfant, il est clair qu'elle aura été élevée selon les mêmes préceptes, donc je ne vois pas l'intérêt de le répéter; même chose quand l'auteure dut que les habitants ne connaissaient pas la peur, la crainte, etc., ce sont deux notions assez proches, voire similaires, donc pourquoi cette redite?
J'ai beaucoup aimé comment le yoga et la respiration consciente ont été amené dans le conte, c'est assez bien fait et c'est bien expliqué aux enfants, c'est facile d'accès.
Si les méchants n'en sont pas vraiment, ils apportent de la matière au conte afin d'étayer les propos de l'auteure et permettent de mettre en avant l'entraide et la compréhension des autres sans juger les apparences. Ce sont des notions importantes, je regrette seulement le ton quelque peu moralisateur pris par la narration.
J'ai apprécié le petit questionnaire en fin d'album qui permet de voir ce que l'enfant à retenu et aussi de continuer l'expérience avec son enfant en discutant. Les recommandations vont évidemment avec le thème du livre mais je trouve qu'il en manque comme tout ce qui tourne autour de l'eau et de son économie, du fait qu'il existe des personnes qui n'ont pas accès à l'eau, parler aussi de l'électricité serait bien mais aussi parler du fait de ne pas surconsommer ou jeter n'importe quoi n'importe où, il manque énormément de notions à la fin de l'album (ou alors ce sera le sujet d'un autre puisque j'ai cru comprendre qu'Emma allait voyager dans divers endroits). Aborder aussi en fin d'album la solidarité aurait pu appuyer le moment où ils se mettent tous en groupe pour arrêter le feu.
Enfin, les bricolages et les exercices de yogas proposés le sont de manière simple et efficace.

C'est donc un bilan en demi teinte : d'un côté, Solène a aimé une partie de l'histoire mais aurait vu le reste tout autrement et les dessins des personnages humanoïdes lui ont déplu, les petits animaux par contre lui ont beaucoup plu et elle a tenté de les refaire par elle-même ensuite. C'est principalement le fait de se faire faire la morale qui lui a déplu totalement, même si elle comprend pourquoi, et justement parce qu'elle sait le pourquoi du message, elle n'a pas apprécié de se faire "sermonner" par un livre.
De mon côté, je trouve que le message de l'album est très important à faire passer et que l'auteure le fait assez bien passer à quelques détails techniques près. Ce qui ne passe pas, ce sont les illustrations qui, selon moi, devraient être plus enrichies, surtout en version numérique et plus joyeuse au niveau couleurs.

Faites-vous donc votre propre opinion et venez en parler.






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